Transfert pronucléaire (don de mitochondries)

Don de mitochondries

Le transfert pronucléaire (PNT) (don mitochondrial) est une technologie de reproduction de pointe qui permet aux couples de donner naissance à un enfant génétiquement apparenté, ce qui auparavant n'était possible qu'avec une fécondation in vitro avec un ovocyte de donneur.

Cette méthode est parfois désignée par le terme générique de transfert mitochondrial FIV (fécondation in vitro à trois parents). Cependant, il est important de distinguer quelle méthode de thérapie mitochondriale sera utilisée.

L'essence de la méthode de transfert pronucléaire dans la procédure de don mitochondrial est que, après la fécondation, deux noyaux sont créés dans l'ovocyte : un de la mère et un du père. Les généticiens retirent ces deux noyaux et les transfèrent dans un ovocyte de donneur sain dont les noyaux ont été préalablement retirés.

Le résultat de la thérapie de remplacement mitochondrial pour bébés à trois parents est un ovocyte « reconstruit » qui possède un ensemble génétique d'ADN nucléaire de la mère et du père (99,9 % des environ 25 000 gènes) et un ADN mitochondrial du donneur (0,1 % du nombre total de gènes).

Les mitochondries de l'ovocyte de donneur ne fournissent que de l'énergie à l'embryon et n'affectent pas la composante génétique du noyau. L'enfant hérite des informations génétiques de la mère et du père.

Le don mitochondrial est approprié dans deux cas :

1. En cas de multiples tentatives échouées d'insémination artificielle conventionnelle, la FIV (in vitro) est utilisée. Les embryologistes ont constaté que chez les femmes de plus de 40 ans, le pourcentage de réussite de la fécondation in vitro diminue significativement. En raison de la mauvaise qualité des mitochondries de l'ovocyte de la femme, le développement des embryons s'arrête au stade de blastocyste (jour 5).
   Les mitochondries sont des structures intracellulaires responsables de la production et du maintien de l'énergie pour les besoins de l'organisme et, par conséquent, leur rôle est également de fournir la vitalité nécessaire au développement de l'embryon. Avec l'âge, la qualité et le nombre de mitochondries dans l'ovocyte se détériorent, ce qui entraîne l'arrêt du développement de l'embryon car il ne reçoit pas l'énergie nécessaire à son développement.
2. Si une femme est porteuse de maladies génétiques mitochondriales causées par des mutations de l'ADN mitochondrial. Il existe un risque de transmettre de l'ADN mitochondrial défectueux avec des mutations de la mère à l'enfant, ce qui peut entraîner le développement d'une maladie mitochondriale grave.

Comparaison des technologies de reproduction assistée

Selon les statistiques, 1 enfant sur 5000 souffre d'une maladie mitochondriale sévère. Actuellement, il n'existe pas de traitements efficaces pour ces maladies, et la mortalité est élevée avant l'âge de 5 ans ou à l'état embryonnaire. Les dysfonctionnements mitochondriaux conduisent à des lésions du système nerveux central (SNC), à des défaillances musculaires, respiratoires, cardiaques et hépatiques. Dans environ 50 % des cas, les maladies mitochondriales sont causées par un problème contenu dans l'un des 37 gènes de l'ADN mitochondrial. Les maladies génétiques causées par des mutations de l'ADN mitochondrial sont héritées exclusivement de la mère. Dans ce contexte, l'utilisation de la méthode de transfert pronucléaire (don mitochondrial) dans le cadre d'un programme de FIV (fécondation in vitro) représente la seule chance de donner naissance à un enfant génétiquement sain.

Quels pays utilisent la méthode de don mitochondrial ?

L'Ukraine est le premier pays au monde à avoir appliqué avec succès le transfert pronucléaire dans un programme de FIV. En 2017, le premier enfant au monde est né en Ukraine grâce à l'utilisation de la méthode de transfert pronucléaire. Le monde entier a pris connaissance des réalisations sensationnelles des embryologistes ukrainiens, et des délégations des médias occidentaux, dont CNN, BBC et The Guardian, ont visité l'Ukraine. Ainsi, depuis 2017, les spécialistes de la reproduction ukrainiens ont lancé un nouveau domaine de la médecine reproductive. Cette orientation vise à améliorer la qualité de l'ovocyte grâce au transfert pronucléaire des noyaux du patient vers le cytoplasme de l'ovocyte du donneur. Jusqu'en 2017, la méthode de don de cytoplasme impliquait la procédure suivante : le cytoplasme d'un ovocyte de donneur avec des mitochondries saines était injecté dans le cytoplasme de l'ovocyte du patient, dans lequel les mitochondries étaient endommagées. Il s'agit de la méthode la plus simple de don mitochondrial. Cette procédure améliore la qualité des ovocytes du patient, aide à éliminer les défauts des ovocytes associés à la fourniture de ressources énergétiques et conduit à un développement normal de l'embryon. Cependant, la méthode de transfert cytoplasmique n'élimine pas les mitochondries défectueuses de la mère, ce qui signifie que cette technologie n'est pas recommandée pour les femmes présentant un risque de transmission de maladies mitochondriales à leur enfant. Outre l'Ukraine, le don mitochondrial est autorisé au Royaume-Uni depuis 2015, en Australie depuis 2022, et dans certains états des États-Unis et au Mexique. Au total, en 2024, le don mitochondrial est utilisé dans 9 pays.

Quel est le prix de la FIV utilisant la technique de l'embryon à trois parents ?

On considère que cette méthode de traitement est coûteuse. Les cliniques menant des recherches et traitant des patients avec la méthode de don mitochondrial doivent disposer des licences d'état appropriées. En Ukraine, la FIV avec don mitochondrial coûte en moyenne 15 000 euros. Au Royaume-Uni, le prix de la procédure médicale est à partir de 25 000 euros.